Derrière leurs airs un peu futuristes, les lunettes de luminothérapie exploitent en réalité un principe aussi ancien que l’Humanité : la synchronisation entre le cycle « soleil – obscurité » et le cycle « sommeil – éveil », qui fait de l’Homme un être diurne.
En émettant une lumière comparable à celle du jour, les lunettes de luminothérapie réajustent notre rythme circadien et notre horloge interne, ce qui impacte positivement la qualité de notre sommeil, notre humeur, notre appétit et notre vigilance. Comment fonctionnent les lunettes de luminothérapie ? Sont-elles adaptées à votre cas ?
Qu’est-ce que la luminothérapie ?
La luminothérapie, ou photothérapie, désigne l’utilisation de la lumière pour traiter une pathologie ou un trouble, généralement en rapport avec le dérèglement du rythme circadien, mais pas seulement. Certaines formes de luminothérapie peuvent traiter les troubles cutanés en soignant l’acné et en favorisant la cicatrisation.
Toutefois, depuis une dizaine d’années, la luminothérapie est surtout plébiscitée pour sa capacité à intervenir sur les schémas naturels liés à la lumière du jour et à l’obscurité. Ces schémas impactent notre capacité à trouver un sommeil sain et réparateur par le biais de l’équilibre entre deux hormones : la sérotonine et la mélatonine. La première favorise la vigilance et l’action, et sa production est stimulée par l’exposition des yeux à la lumière du jour (ou à une lumière artificielle qui reprend ses mêmes caractéristiques). La seconde favorise le relâchement et l’endormissement, et sa production est stimulée par l’obscurité.
Dans son sens premier, la luminothérapie consiste en une exposition contrôlée à la lumière du soleil au moment opportun (au réveil, généralement). Malheureusement, la vie sous les latitudes nordiques, le travail de nuit ou tout simplement les conditions de vie des uns et des autres peuvent compliquer cette thérapie naturelle, surtout pendant l’hiver. C’est pourquoi une source de lumière artificielle s’avère souvent nécessaire. Certaines pathologies répondent extrêmement bien à ce traitement non invasif qui n’impose aucune ingestion de médicament. Il s’agit notamment du Trouble Affectif Saisonnier (TAS), de l’insomnie et de la fatigue chronique (ou asthénie).
Lampes et lunettes de luminothérapie
Les lampes de luminothérapie ont été les premiers dispositifs d’éclairage artificiel simulant la lumière du jour. D’abord assez grande et encombrante, la lampe de luminothérapie a progressivement migré vers une forme plus compacte, proche de la veilleuse. Aujourd’hui, les patients peuvent opter pour un dispositif encore plus portable : les lunettes de luminothérapie. Le marché est encore loin de la saturation, puisque trois marques se partagent l’essentiel des parts de marché :
- Ayo : ces lunettes embarquent un firmware qui permet de personnaliser le programme en fournissant des informations sur les habitudes de sommeil et le mode de vie. L’intensité de la lumière, le moment et la durée du traitement varient en fonction du mode et de l’objectif. Ces dispositifs peuvent être utilisés pour augmenter la vigilance, optimiser le cycle veille – sommeil, lisser le décalage horaire, etc. Ces lunettes sont confortables, avec un design élégant et discret. Elles se rechargent facilement via un boîtier en forme qui se connecte à un ordinateur à l’aide d’un câble USB ;
- Luminette : proposant des modèles premier prix, Luminette a tout simplement adapté la lampe de luminothérapie en format « lunettes ». Ces dispositifs utilisent une lumière bleue directement dirigée dans l’œil. Il est recommandé de les utiliser 30 minutes par jour, au réveil ;
- Re-Timer : les lunettes Re-Timer diffusent une lumière bleu-vert dans les yeux. Ce produit a été développé à la suite de 25 ans de recherche académique. Il est recommandé d’utiliser ces lunettes pendant 60 minutes par jour, ce qui peut être relativement contraignant.
Des modèles de lampes de luminothérapie abordables existent, notamment chez Luminette et Ayo.
Les troubles et pathologies qui répondent favorablement à la luminothérapie
Les rythmes circadiens du corps sont affectés par l’exposition à la lumière bleue. Cette partie du spectre lumineux est présente dans le spectre complet de la lumière du soleil. Elle peut également être isolée et délivrée à une intensité plus faible avec une efficacité équivalente. Certaines pathologies répondent mieux à la luminothérapie administrée par des lunettes comme le Trouble Affectif Saisonnier (TAS) ou dépression hivernale, l’insomnie, le syndrome de la phase de sommeil retardée, la somnolence diurne et les réveils laborieux, l’hypersomnie, etc.